Nous voici au Népal, pays mythique tant pour sa géographie que pour l’attrait culturel et historique qui attirent des milliers de visiteurs chaque année. Étape tant attendue pour nous, on est très vite tombé sous le charme de ses habitants souriants et très accueillants, du bordel ambiant dans les agglomérations (prochain post…) mais surtout des paysages grandioses sur les montagnes les plus hautes du monde. Encore une fois, bousculons un peu la chronologie : notre trek au Sanctuaire des Annapurna, ou Annapurna Base Camp (ABC pour les intimes) ne fut pas notre première activité au Népal mais on vous racontera nos périples à Katmandou et autour ultérieurement. Ce ne sera pas une mince affaire : difficile en effet de relater dix jours de trek dans l’Himalaya en quelques lignes et une poignée de clichés. On va tâcher tout de même de vous donner un bon aperçu d’une des périodes les plus authentique de notre périple.
Premier jour :
Après une nuit à Pokhara, deuxième ville du pays et rendez-vous des trekkeurs, on part pour une petite virée en taxi afin de rejoindre notre point de départ pour ces dix prochains jours. On retrouve très vite un torrent qu’on remontera doucement avant de commencer à grimper dans les coteaux et terrasses. On croise des petits villages qui nous accompagneront durant tout le trek. On se fait assez vite à la coutume local qui est de saluer les randonneurs comme les locaux d’un chaleureux « Namaste ». Comme ce sera le cas lors des prochains jours, la pause-déjeuner se fera dans un hameau d’à peine quelques maisons : les menus sont basiques et se ressembleront d’une guesthouse à une autre. Le Dal Bhat, plat national composé de riz, de soupe de lentilles, de légumes au curry et d’un Papadum (pain-chips indien), nous régalera de nombreuses fois (fois deux avec le refill systématique). On dormira la première nuit à Hile, village mignon à un peu plus de 1500m, après une première journée bien tranquille (échauffement on dira).
Deuxième jour :
On entame les choses sérieuses avec une belle journée qui nous mènera à Gorepani, à plus de 2800m. La montée est régulière, essentiellement composée de marches plus ou moins hautes. Les cuisses et les mollets commencent à travailler et les paysages changent au cours de la montée. Les pauses repas sont toujours des moments propices pour rencontrer des gens et échanger sur les étapes à venir ou les différents parcours empruntés. On traverse des torrents, des forêts, croisent des convois de mules et pas mal de trekkeurs sur la route du retour. Un mot sur la météo aussi : les conditions étaient très moyennes (nuages épais, neige au sommet) avant notre départ mais tout s’est éclairci dès le premier jour et ceci jusqu’à la toute fin du trek. Conditions optimales donc pour nous ! On débarque finalement à Gorepani après une bonne journée de marche. Les températures ont bien baissé et la cheminée dans la pièce commune de la guesthouse est plutôt bienvenue.
/>[/caption]Troisième jour :
Lever aux aurores pour aller contempler le lever de soleil à Poon Hill, mont au dessus de Gorepani où la vue sur la chaîne des Annapurnas est splendide. Pas mal de monde là-haut malgré l’heure matinale et le froid bien présent. Remarquons la présence en masse des Sud-Coréens, souvent en groupes organisés avec porteurs, guides et équipement high-tech (au moins un appareil photo chacun, des fringues bien techniques et des drapeaux partout. Le trekking est une véritable tendance chez eux et les quadras et quinquas sont nombreux sur les pentes de l’Himalaya.
On redescend vers notre guesthouse pour un bon petit-déjeuner et on repart dans la foulée vers Tadapani, prochaine ville-étape, à près de 2700m. Malgré le peu de différence d’altitude, on se tape pas mal de dénivelés, négatifs et positifs et les muscles sont douloureux en fin de journée. La nuit tombant avant six heures, on prend notre dîner très tôt et on va se coucher vers 20h, voire avant…
Quatrième jour :
La prochaine étape est visible de Tadapani, plus bas, accroché à la montagne : Chhomrong. Au programme donc, encore une belle descente pour nos genoux mais aussi des ponts de singe, des magnifiques pentes en terrasse et une approche vers la vallée de Modi Khola, le torrent qui nous mènera à notre destination finale. Le village de Chhomrong, situé autour de 2100m est vraiment magnifique, tout en couleur et on a même le droit à un petit concert des jeunes du village dans notre guesthouse. Bizarrement, c’est la soirée la plus difficile niveau courbature (sûrement à cause des nombreuses descentes de la veille et de la journée mais aussi de la fatigue qui s’accumule doucement). Les monts principaux (Annapurna South, Machhapuchhare) sont désormais en point de mire et la vue de notre terrasse au coucher du soleil vaut son pesant de cacahuètes.
Cinquième jour :
On entame ce jour-là la piste qu’il nous faudra prendre en sens inverse lors du retour. En effet, on fait une boucle mais une partie du trek est commune à l’aller et au retour. Mais bizarrement, on commence par redescendre tout en bas, jusqu’au torrent pour ensuite remonter de plus belle. L’expression « Nepali Flat : a little bit down, a little bit up » prend alors tout son sens. Notre environnement est encore bien vert mais on s’enfonce de plus en plus dans le « canyon » que forme la vallée pour finalement rejoindre Dovan, à 2500m, près du torrent et de ses nombreux affluents.
Sixième jour :
Belle journée en perspective encore une fois : on doit rejoindre l’après-midi même le Machhapuchhare Base Camp (MBC), situé à plus de 3700m. L’avantage c’est que ça monte, sans descendre ! Les paysages changent encore plus clairement avec la disparition quasi-totale de la végétation et le début de la neige sur le bord du chemin et autour de nous. On arrive finalement au MBC en milieu d’après-midi après de longs efforts. Le soleil est déjà presque caché par les montagnes à notre arrivée et le froid s’installe tranquillement. Pas de cheminée ni de chauffage dans les guesthouses et malgré les nombreuses couches avec lesquelles on se couvre, on dîne vers 18h pour aller vite se planquer sous nos couettes+sacs de couchage+chaussettes…
Septième jour :
Debout vers 6h du matin pour apprécier le lever de soleil sur le sanctuaire des Annapurnas, notre destination à plus de 4100m. On monte au petit matin, avec les premières lueurs, les derniers hectomètres qui nous séparent du ABC et l’arrivée au « sommet » est vraiment réjouissante. En plus d’apprécier la fin de la montée, le spectacle est vraiment des plus grandioses. On est entouré par de nombreux sommets, beaucoup au-dessus de 7000m mais surtout l’Annapurna I, culminant à 8091m. À noter que le premier alpiniste ayant atteint le sommet est le Français Maurice Herzog, en 1950.
On profitera quelques dizaines de minutes en haut avant de reprendre la route, aller récupérer nos sacs au MBC puis redescendre (assez vite) jusqu’à Bamboo, une bonne heure en-dessous de Dovan, à près de 2300m. En gros, on a descendu pas loin de 2000m de dénivelé entre la fin de la matinée et quinze heures, notre heure d’arrivée dans ce petit village entouré de bambous et qui portent donc parfaitement son nom.
Huitième jour :
On repart pour la descente jusqu’au torrent, en contrebas de Sinuwa pour remonter vers Chhomrong (again !). Là encore, l’enchaînement grosse descente, bonne montée fatigue pas mal. Une pause-déjeuner puis une heure de descente vers Jhinu et nous voilà parfaitement posés pour une bonne nuit, bien bas dans la vallée (1900m) où il fait bien plus chaud et en prime, on a le droit à nos sources chaudes près du torrent, à vingt minutes à pied en contrebas du village. Bain de presque deux heures dans ses eaux chaudes avec le torrent en fond et nos amis anglais, colombiens et danois rencontrés sur la route et faisant le même parcours que nous. La soirée sera animée avec les guides et les porteurs qui s’en donnent à cœur joie : percussions, danses traditionnels, chants populaires en népalais…
Neuvième jour :
Petite journée au programme avec notamment un passage dans Landruk, un des villages les plus « vivants » de la vallée où encore beaucoup d’habitants vivent d’autre chose que du passage des trekkeurs. On marche jusqu’à Tolka pour une dernière soirée encore une fois animée : cette fois ci, ce sont des enfants du village qui nous inviteront à danser au son des musiques traditionnelles népalaises. Expérience sympa.
Dixième jour :
Dernier jour de notre trek, un peu mélancolique déjà de ces journées passées « au vert », coupés du monde extérieur. Les montagnes, si près de nous il y a quelques jours, sont désormais loin derrière nous. Encore de longues marches pour descendre jusqu’à Phedi, arrivée de notre « balade ». On prendra un bus local pour rejoindre Pokhara. Fin d’un trek dont on se rappellera longtemps !
Un petit mot sur notre guide pendant ce trek :
Prénommé Bashu (prononcer Bassou), il nous en a fait voir de belles. Rencontré la veille du départ alors qu’il était visiblement en train de fêter quelque chose, il a commencé par nous assurer qu’il était « Relaxable » et « Flexible », les deux qualités les plus importantes dans la vie. On a rigolé de ses blagues la plupart du temps et il nous a très bien mené de guesthouse en guesthouse pendant les 10 jours. Il nous a fallu le surveiller parfois et l’apprécier souvent. Un bon copain qu’on s’est même pris à surnommer Brandon….
Il a depuis monté sa boite de guide SaveHimalayaTreks, on est sûr que c’est bien, ils vont dans tout l’Himalaya, dites que vous venez de notre part et n’hésitez pas à nous donner votre ressenti si vous la testez.
Vous allez le connaître :
Allez voir notre Gwenn Ha Du. Nous on part en Inde…
En une expression : bbc (belle belle chose)
flexible, relaxable, vous aussi ???
bises à bientôt,
30% flexible, 30% relaxable, 40% walking!
Bonjour super article !
Un question aviez vous pris un guide ??
Did you have a guide ?
Bonjour Jean-Marc,
Comme dit dans l’article nous avions un guide (mais pas de porteur).
Les agences de guides ne manquent pas à Katmandou et à Pokara, et c’est aussi possible de négocier avec les guesthouse pour qu’ils gardent des sacs pendant les treks.
Bon voyage